Élections régionales 2021 : « Nouvelle donne pour le TER »
Les associations d’usagers des transports appellent à une « Nouvelle donne pour le TER ». Que répondent les candidats ?
La FNAUT Pays de la Loire, le Collectif Vélo Pays de la Loire (FUB), et l’UFC-Que Choisir ont interpellé les candidats à l’élection régionale, en leur demandant de s’engager pour la mise en œuvre de propositions concrètes.
Les transports, enjeu majeur de l’élection régionale en Pays de la Loire
L’élection régionale des 20 et 27 juin prochains est l’occasion d’interroger la politique des transports. La voiture reste prépondérante dans les déplacements quotidiens : dans la région Pays de la Loire, elle assure ainsi 84 % des déplacements domicile-travail, quand les transports en commun (tous modes confondus) en réalisent 6,9 % %, et le vélo 3 %. Mais ils représentent cependant le premier poste de dépenses de la région et un moyen de décarboner nos mobilités.
TER : la qualité du service, le point noir persistant
La qualité du service des Trains express régionaux dans notre région est loin des attentes des citoyens. Ainsi, en 2019, 7,9 % des TER de la région Pays de la Loire n’ont pas pris le départ (déprogrammés, ou annulés au dernier moment). Et pour ceux qui ont roulé, le taux de retard atteint 9,6 %.
Ces piètres performances sont liées en partie au fait que les retards et les annulations sont trop faiblement à charge de l’opérateur (la SNCF), et que le dédommagement des voyageurs est insuffisant.
L’intermodalité, particulièrement entre le vélo et le train, reste parfois difficile du fait de difficultés de stationnement en gare ou de la faible capacité d’emport de vélo dans les trains.
Nos propositions pour une « nouvelle donne » du TER et son association avec le vélo. Le TER, et sa combinaison avec le vélo, est une solution indispensable à une mobilité durable, sobre et économique et doit viser à augmenter de 50 % la fréquentation d’ici à 2030. A l’échelle de la France, cela permettrait d’économiser près d’un million de tonnes de CO2 par an. Cinq conditions doivent selon nous être réunies pour cela, (et pour lesquelles nous avons soumises dix propositions concrètes aux candidats) :
1. Améliorer enfin la fiabilité des TER, pour en faire une solution crédible pour les utilisateurs quotidiens (gain d’au moins 2%) ;
2. Faciliter, à tous niveaux, l’intermodalité entre le vélo et les trains régionaux, pour permettre des trajets écologiques de bout en bout ;
3. Rendre plus justes les abonnements, pour tenir compte de la qualité de service et des événements imprévus ;
4. Améliorer l’articulation pratique entre trains régionaux et trains grandes lignes, pour favoriser le report d’un mode sur l’autre ;
5. Mieux associer les représentants d’usagers aux décisions structurantes en matière de transport, pour assurer une bonne prise en compte de leurs attentes.
Engagements pris par les différentes listes par rapport à ces propositions.
Quatre listes ont répondu dans les délais (8 juin) dont une majorité des listes qui ont une probabilité de recueillir un nombre suffisant de suffrages pour se maintenir.Les 4 réponses reçues sont favorables à toutes les demandes formulées. Les engagements chiffrés que prennent ainsi les candidats sont cependant contraignants : par exemple amélioration de 2 % des taux de ponctualité réelle des TER ; d’autres sont plus qualitatifs. Par ordre de réception des réponses :
- La candidate Cécile Bayle de Jessé Debout les Pays de la Loire a acquiescé à tout, considérant les demandes comme de bons sens.
- Le candidat Matthieu Orphelin Ecologie Ensemble a acquiescé à tout, en précisant pour l’accès au TGV en extrémité de ligne « Travailler à cette alternative quand il n’y a pas d’offre TER à moins d’1/4 ou 1/2 h ».
- La candidate Christelle Morançais de la Majorité Régionale, union de la droite et du centre, a acquiescé à tout, ajoutant pour chaque item un commentaire retraçant ce qui a été fait et promettant de prolonger l’action passée : les
résultats obtenus, réels et de bon niveau à l’échelle française, sont encore à améliorer sérieusement pour redonner une pleine confiance dans le train. - Le candidat Guillaume Garot du Printemps des Pays de Loire (PS et divers) a acquiescé à tout, en précisant vouloir « étudier » la procédure de suspension des abonnements en cas de circonstances exceptionnelles, et travailler avec
la SNCF sur l’usage des TGV en extrémité de ligne. Il a par ailleurs fourni, ce qui n’était pas demandé, un programme « transports » étoffé, favorable au transport collectif, au vélo, aux usages partagés de la voiture, et à une nouvelle convention de 10 ans avec la SNCF.
Les objectifs des associations sont donc largement partagés par les listes qui ont répondu.
Les associations seront vigilantes pour rappeler aux signataires leurs engagements. Elles seront prêtes à travailler avec l’équipe qui sera élue pour la mise en œuvre des dispositions qu’elles ont proposées.
**Les documents retournés par les candidats peuvent être demandés auprès des associations.